Compétition
Le Frison en compétition de dressage est très rare. Il y en a quelques uns aux Etats-Unis dont deux ou trois au niveau Grand Prix. En Europe, on en compte un ou deux en Allemagne, en Belgique ainsi qu’en France.
Il existe si peu de Frisons correctement dressés pour entrer en compétition parce que cela demande un cheval adapté, un bon entraîneur et un investissement sur le long terme.
En effet, sa morphologie généralement massive ne lui permet pas d’atteindre le haut niveau et d’égaler les chevaux classiques de dressage, de plus son physique est souvent mal accepté parce-que trop typé.
Toutefois les choses commencent à changer car les nouvelles générations de chevaux selectionnés ont une silhouette plus élancée, ils ont plus de sang et un tempérament plus sportif.
Aussi, le meilleur moyen de contrôler la qualité d’un dressage est de participer à des compétitions et les américains sont en avance sur ce point car ils s’en donnent les moyens.
Le Frison commence à devenir un véritable cheval de dressage classique et peut-être marchera-t-il un jour dans les traces du cheval ibérique qui s’est imposé en Grand-Prix.
La reprise libre en musique (RLM ou kur)
La reprise en musique est le meilleur moyen de tirer partie de la différence que constitue le Frison sur les rectangles. C’est en musique que la personnalité du Frison peut se révéler le plus et l’ensemble peut être réellement admirable pour le spectateur.
Voici les éléments importants intervenant dans le choix de la musique :
La musique doit être suffisamment rythmée pour qu’on puisse ressentir la pulsation et donc le tempo (exception faite du pas).
Le tempo doit correspondre à celui des foulées du cheval dans chacune de ses allures ; pour l’évaluer, utiliser un métronome électronique.
Les extraits musicaux doivent constituer un ensemble et avoir un lien entre eux (formation, style, compositeur, caractère, thème abordé, etc.), cela permettant une cohérence de la reprise en évitant l’effet « pot-pourri » ou encore « musique de fond » si souvent entendu.
La durée totale de la reprise sans l’entrée ne doit pas excéder 5 minutes.
Commencer un extrait au début d’une phrase musicale ou d’une progression et le couper à son extinction en respectant la logique du discours musical, la fin de la reprise se terminant sur un accord bien marqué pour être du meilleur effet.
Pour réaliser l’enchaînement des extraits sans ruptures, on peut intégrer des fondus sonores grâce à un logiciel informatique. Il est également possible de modifier certains paramètres comme l’amplification, la réverbération, les différentes fréquences du son.
Le rôle de la musique est de mettre en scène les mouvements du cheval, le style doit correspondre à sa personnalité et à sa morphologie qui seront ainsi mises en valeur. Le charisme du Frison impose le choix d’une musique combative, majestueuse, sérieuse, héroïque ou historique et non un style ludique ou frivole.
– L’entrée : de préférence au trot ou au galop, elle doit être annonciatrice par son caractère solennel, majestueux ou même mystérieux et doit s’arrêter d’elle-même sur un accord sans fondu de préférence.
– Le pas : le choix est assez large, la musique n’étant pas obligatoirement pulsée, elle peut comporter des nappes sonores.
– Le trot : chacune des foulées du cheval doit être clairement marquée par un rythme régulier dont le tempo est d’environ 135 battements par minute. Il faut choisir une musique bien pulsée qui puisse soutenir les mouvements relevés du Frison.
– Le galop : il ne s’agit pas d’une allure dont chaque foulée se décompose en trois temps réguliers donc il n’est pas plus recommandé de choisir une musique à trois temps qu’à deux temps. Ce qui compte avant tout, c’est la fréquence des foulées dont le premier temps est bien marqué par le postérieur du cheval ; celui-ci doit correspondre au premier temps marqué dans la musique. Le tempo est ainsi plus lent que celui du trot et s’approche de 90 battements par minute. La musique doit être suffisamment entraînante pour souligner l’énergie de chaque foulée et donner de l’élasticité au mouvement.
Le dessin des figures doit suivre le plus possible le discours musical : par exemple un allongement pendant un crescendo, un cercle pendant le déroulement d’une ligne mélodique puis un autre symétrique au moment de la reprise de cette mélodie, un changement de main lors d’un temps fort dans la musique, etc.
Pour une véritable cohérence et harmonie de l’ensemble, il s’agit dans un premier temps d’élaborer le support musical en équilibrant la durée de chacune des allures, en enchaînant les extraits avec discernement.
Après avoir chronométré la durée de chaque extrait, on construit le tracé de la reprise en respectant chacune de ces durées et en intègrant les figures imposées. Ce travail se fait principalement à cheval en procédant à une multitude d’essais, soit avec le chrono, soit directement avec la musique ce qui est source de plaisir pour le cavalier et son cheval.